Comment ne pas payer les frais de partage ?

Les frais de partage, également appelés droits de partage, constituent une taxe due au Trésor public lors du partage de biens détenus en indivision.

Cette taxe s'applique notamment dans le cadre d'un divorce, d'une séparation ou d'une succession. Bien que ces frais soient généralement inévitables, il existe des stratégies légales pour les minimiser, voire les éviter complètement dans certains cas. La clé réside souvent dans l'anticipation et la planification judicieuse du partage des biens.

Par Guillaume H.

6 min de lecture

28 octobre 2024

Les stratégies pour éviter les frais de partage liés à un bien immobilier

Voici quelques stratégies qui peuvent vous éviter d'avoir à payer des frais de partage, notamment dans le cadre d'une succession liée à un héritage immobilier.

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Le partage verbal pour ne pas payer de frais de partage

Une des méthodes les plus simples pour éviter les frais de partage consiste à procéder à un partage verbal des biens. Cette solution est particulièrement adaptée pour les biens mobiliers.

Les parties doivent simplement s'accorder sur la répartition des biens et procéder à leur distribution sans formaliser l'accord par écrit. Il est toutefois recommandé de conserver des preuves de l'accord, comme des témoignages ou des échanges de messages, en cas de contestation future.

Il n'y a donc pas d'acte notarié ni de frais de partage à payer. En revanche, cette méthode ne peut pas être utilisée pour le partage des biens immobiliers !

MG, Kadran

La vente anticipée des biens immobiliers

Pour les biens immobiliers, la seule façon d'éviter complètement les frais de partage est de vendre le bien avant son décès.

Étapes à suivre :

Effectuer une donation ou encore déposer l'argent sur une ou plusieurs assurances vie pour choisir les quantités de chacun

L'attribution préférentielle pour limiter les droits de partage sur un bien

Dans le cadre d'une succession, il est possible de demander l'attribution préférentielle d'un bien à l'un des héritiers. Cette option peut permettre de réduire l'assiette de calcul des frais de partage.

Les conditions :

  • Le bien doit avoir une importance particulière pour l'héritier demandeur

  • Les autres héritiers doivent être d'accord ou le juge doit valider la demande

Les avantages fiscaux ? Une réduction de l'assiette de calcul des frais de partage et la possibilité de bénéficier d'abattements spécifiques.

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La donation-partage

La donation-partage est une technique qui permet aux parents de transmettre et de partager de leur vivant tout ou partie de leurs biens entre leurs enfants.

Avantages :

  • Évite les frais de partage liés à la succession

  • Permet de bénéficier d'abattements fiscaux sur les droits de donation

  • Facilite la transmission du patrimoine en évitant les conflits potentiels

La donation partage nécessite l'intervention d'un notaire. Cette dernière doit être acceptée par la totalité des héritiers. Elle peut être réalisée en plusieurs fois, notamment à des fins d'optimisation fiscale.

Le pacte successoral

Le pacte successoral permet à un héritier de renoncer par anticipation à tout ou partie de ses droits sur la succession au profit d'une ou plusieurs personnes déterminées.

Intérêt :

  • Peut simplifier le partage et donc réduire les frais associés

  • Permet d'organiser la transmission du patrimoine de manière personnalisée

En cas d'établissement d'impact successoral, la renonciation de l'un des héritiers est irrévocable. Vous devrez aussi faire appel à un notaire pour acter le pacte. Tous les héritiers doivent donner leur accord.

L'utilisation de l'assurance-vie pour éviter les frais de partage

L'assurance-vie peut être un outil efficace pour transmettre un patrimoine tout en évitant les frais de partage.

Il est important de noter que :

  • Les sommes transmises via l'assurance-vie ne font pas partie de la succession

  • Ce produit d’épargne bénéficie d'une fiscalité avantageuse

  • Il permet de désigner librement les bénéficiaires indépendamment de la part réservataire

La création d'une société civile immobilière (SCI)

La création d'une SCI peut, dans certains cas, permettre d'optimiser la transmission du patrimoine immobilier.

Cela permet notamment de :

  • Faciliter la gestion et la transmission des parts

  • Permettre de réduire l'assiette des droits de succession

  • Offrir une flexibilité dans l'organisation du patrimoine familial


Précautions et limites pour ne pas payer de frais de partage

Bien que ces stratégies permettent d'éviter ou de réduire les frais de partage, il est important de garder à l'esprit certaines limites :

  • Un partage verbal peut poser des problèmes de preuve en cas de litige ultérieur.

  • Certaines situations familiales ou patrimoniales peuvent rendre difficile l'application de ces stratégies.

  • La plupart de ces solutions nécessitent l'accord de toutes les parties concernées.

N'oubliez pas : il est fortement recommandé de consulter un notaire ou un avocat spécialisé avant de mettre en œuvre ces stratégies.

MG, Kadran


Quels sont les frais de partage lors d’une succession ?

Le taux des frais de partage varie selon la situation :

  • 1,10 % de la valeur nette partagée pour les divorces et séparations

  • 2,50 % pour les partages intervenant suite à une succession

En fonction du montant des biens à partager, les frais de partage peuvent donc être très élevés. Vous avez tout intérêt à trouver une stratégie adaptée, pour vous permettre à vous ou à vos héritiers d'échapper à ses frais.

Les frais de partage sont calculés sur la valeur nette des biens partagés, c'est-à-dire après déduction des dettes et des frais éventuels liés à la procédure.


Ne pas payer les frais de partage : ce qu'il faut retenir

  • Privilégier le partage verbal pour les biens mobiliers

  • Envisager la vente anticipée des biens immobiliers avant une procédure de divorce ou de séparation

  • Considérer l'attribution préférentielle dans le cadre d'une succession

  • Explorer les possibilités offertes par la donation-partage ou le pacte successoral

  • Dans le cas d'un divorce par consentement mutuel, vendre le bien immobilier et partager le produit avant d'entamer la procédure

  • Utiliser des outils comme l'assurance-vie ou la SCI pour optimiser la transmission du patrimoine

  • Toujours consulter un professionnel du droit pour s'assurer de la légalité et de la pertinence de la stratégie choisie

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