Vente d'un bien immobilier sous-évalué dans la succession : quels recours ?

La vente d'un bien immobilier dans le cadre d'une succession doit respecter certaines règles pour garantir l'égalité entre les héritiers. Lorsqu'un bien est vendu en-dessous de sa valeur réelle, cela peut léser certains ayants droit et générer des tensions au sein de la famille.

Heureusement, il existe des recours pour rééquilibrer le partage de l'héritage immobilier en cas de sous-évaluation manifeste d'un bien. Il est par exemple possible de demander un complément de part ou d'annuler une vente immobilière.

Par Marion J.

6 min de lecture

24 juillet 2024

Qu'est-ce qu'un bien immobilier sous-évalué dans une succession ?

Un bien immobilier est considéré comme sous-évalué dans une succession lorsque son prix de vente est significativement inférieur à sa valeur vénale réelle au moment du décès.

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Cela peut arriver pour différentes raisons :

  • Une estimation erronée réalisée par les héritiers ou le notaire

  • Une vente précipitée ne tenant pas compte de l'état du marché

  • Un arrangement entre certains héritiers au détriment des autres

  • Une donation déguisée visant à avantager un successible

Quelle que soit la cause de la sous-évaluation, celle-ci fausse le partage de l'actif successoral et peut pénaliser certains héritiers, notamment les réservataires comme les descendants ou le conjoint survivant.

Les recours possibles en cas de vente d'un bien immobilier sous-évalué

Lorsqu'un héritier s'estime lésé par la vente d'un bien immobilier à un prix inférieur à sa valeur réelle, il dispose de plusieurs options pour rééquilibrer le partage.

L'action en complément de part

Cette action permet à un héritier de demander un complément de part si la valeur du bien vendu ne correspond pas à ses droits dans la succession. Pour cela, il doit prouver que le prix de vente était manifestement sous-évalué au moment de la transaction.

L'héritier lésé dispose d'un délai de 5 ans à compter du partage successoral pour intenter cette action en justice. S'il obtient gain de cause, le tribunal condamnera les cohéritiers à lui verser une indemnité compensatrice.

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L'action en réduction pour atteinte à la réserve héréditaire

Si la sous-évaluation du bien immobilier vendu porte atteinte à la part réservataire d'un héritier, celui-ci peut agir en réduction pour obtenir sa part légale de l'héritage. C'est un recours juridique permettant à un héritier réservataire de demander la réduction des libéralités (donations, legs) consenties par le défunt lorsqu'elles portent atteinte à sa réserve héréditaire.

Cette action se prescrit par 5 ans à compter de l'ouverture de la succession ou de la découverte de l'atteinte à la réserve. En cas de succès, les libéralités excessives consenties par le défunt seront réduites pour rétablir les droits du réservataire lésé.

L'action en rapport pour recel successoral

Si la sous-évaluation résulte d'une manœuvre frauduleuse visant à dissimuler une partie de la valeur du bien, il s'agit d'un recel successoral. L'héritier spolié peut alors agir en rapport pour obtenir sa part réelle de la succession.

Le recel se prescrit par 5 ans à partir de sa découverte, dans la limite de 10 ans après le décès. Le succès de cette action entraîne la condamnation de l'héritier receleur à rapporter à la succession les sommes ou biens détournés.

Comment prouver la sous-évaluation d'un bien immobilier dans une succession ?

Pour faire valoir ses droits, l'héritier lésé doit démontrer que le prix de vente du bien était manifestement inférieur à sa valeur réelle au moment du décès ou de la vente. Pour cela, plusieurs éléments de preuve peuvent être produits :

  • Une expertise immobilière contradictoire réalisée par un professionnel

  • Des attestations d'agents immobiliers sur les prix pratiqués dans le secteur

  • Des actes de vente de biens similaires dans la même zone et sur la même période

  • Des documents administratifs (cadastre, PLU, permis de construire...) attestant du potentiel du bien

Plus les preuves seront solides et concordantes, plus il sera aisé de faire reconnaître la sous-évaluation par le juge et d'obtenir une indemnisation.


Comment éviter les conflits liés à la sous-évaluation d'un bien immobilier héréditaire ?

Pour prévenir les litiges, mieux vaut s'entourer de professionnels compétents (notaire, expert immobilier...) lors de l'évaluation et de la vente d'un bien successoral. Cela permet de garantir une estimation objective et une transaction transparente.

Il est également possible d'insérer une clause de révision de prix dans l'acte de vente, prévoyant un ajustement automatique en cas d'évolution significative de la valeur du bien dans un certain délai.

Enfin, la communication et l'anticipation restent les meilleurs moyens d'éviter les conflits entre héritiers. N'hésitez pas à organiser des réunions de famille pour discuter ouvertement de la valorisation et du partage des biens successoraux avant leur cession.


Vente d'un bien immobilier sous-évalué dans la succession : ce qu'il faut retenir

  • Un bien immobilier sous-évalué dans une succession peut léser certains héritiers

  • Plusieurs recours existent pour rééquilibrer le partage : action en complément de part, en réduction ou en rapport pour recel

  • La sous-évaluation se prouve par une expertise immobilière, des actes de vente similaires, des documents administratifs...

  • Pour éviter les litiges : faire appel à des professionnels, insérer une clause de révision de prix, dialoguer en amont entre héritiers

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