Vente d'un bien immobilier sous-évalué dans la succession : risques et recours
Une sous-évaluation d’un bien immobilier dans une succession peut entraîner un redressement fiscal si l’administration constate une différence avec la valeur réelle du marché. Une mauvaise estimation impacte les droits de succession et peut générer des pénalités. Il est essentiel de déclarer un prix conforme au marché pour éviter tout risque de contentieux.
Heureusement, il existe des recours pour rééquilibrer le partage de l'héritage immobilier en cas de sous-évaluation manifeste d'un bien. Il est par exemple possible de demander un complément de part ou d'annuler une vente immobilière.

Qu'est-ce qu'un bien immobilier sous-évalué dans une succession ?
Un bien immobilier est considéré comme sous-évalué dans une succession lorsque son prix de vente est significativement inférieur à sa valeur vénale réelle au moment du décès.

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Cela peut arriver pour différentes raisons :
Une estimation de bien immobilier pour succession erronée réalisée par les héritiers ou le notaire
Une vente précipitée ne tenant pas compte de l'état du marché
Un arrangement entre certains héritiers au détriment des autres
Une donation déguisée visant à avantager un successible
Quelle que soit la cause de la sous-évaluation, celle-ci fausse le partage de l'actif successoral et peut pénaliser certains héritiers, notamment les réservataires comme les descendants ou le conjoint survivant.
Les 3 risques majeurs d'une sous-évaluation d'un bien immobilier dans une succession
Une sous-évaluation d’un bien immobilier dans une déclaration de succession peut entraîner de lourdes conséquences fiscales et juridiques. L’administration fiscale dispose d’un droit de contrôle pour vérifier si la valeur déclarée est conforme au prix du marché.
En cas de mauvaise estimation volontaire ou involontaire, 3 risques majeurs existent :
1. Redressement fiscal et pénalités
Si l’administration fiscale estime que la valeur déclarée est trop basse, elle peut procéder à un redressement fiscal. Cela implique :
Un recalcul des droits de succession sur la base de la valeur réelle du bien.
L’application d’intérêts de retard (0,20 % par mois sur le montant dû).
Une pénalité de 40 % en cas de sous-évaluation délibérée, pouvant aller jusqu’à 80 % en cas de fraude avérée.
2. Blocage ou contestation de la succession
Une sous-évaluation peut créer une situation de conflit entre héritiers. Si un des bénéficiaires estime que le bien a été déclaré à un prix inférieur à sa valeur réelle, il peut demander une réévaluation et exiger une compensation. Cela peut entraîner un blocage du partage successoral et rallonger la procédure de règlement de la succession.
3. Risques juridiques et contentieux
Si le bien est revendu peu après la succession à un prix beaucoup plus élevé que celui déclaré, l’administration fiscale peut requalifier la transaction et considérer qu’il y a eu fraude fiscale. Cela peut entraîner des sanctions pénales, notamment en cas de dissimulation volontaire.
Comment éviter les sanctions fiscales ?
Faire estimer le bien par un expert : sollicitez un notaire, un agent immobilier ou un expert foncier pour établir une valeur conforme au marché.
Consulter les références de vente : utilisez des bases comme Patrim (service des impôts) ou les notaires de France pour comparer avec des biens similaires vendus récemment.
Prendre en compte l’état du bien : justifiez une éventuelle décote par des éléments concrets (travaux nécessaires, vétusté, situation géographique).
Déclarer une valeur réaliste : évitez les écarts trop importants avec le marché local.
Garder une preuve de l’estimation ou de l'avis de valeur : un rapport écrit d’un professionnel pourra servir de justificatif en cas de contrôle fiscal.
Anticiper un éventuel redressement : si l’administration conteste la valeur déclarée, préparez une argumentation basée sur des faits précis (prix moyens, contraintes du bien).
Ne pas sous-évaluer pour favoriser un héritier : une sous-évaluation volontaire peut être assimilée à un recel successoral, entraînant des sanctions civiles et pénales.
Déclarer avec transparence : toute déclaration de succession doit être conforme aux obligations légales pour éviter les pénalités et intérêts de retard.

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Les recours possibles en cas de vente d'un bien immobilier sous-évalué
Lorsqu'un héritier s'estime lésé par la vente d'un bien immobilier à un prix inférieur à sa valeur réelle, il dispose de plusieurs options pour rééquilibrer le partage.
L'action en complément de part
Cette action permet à un héritier de demander un complément de part si la valeur du bien vendu ne correspond pas à ses droits dans la succession. Pour cela, il doit prouver que le prix de vente était manifestement sous-évalué au moment de la transaction.
L'héritier lésé dispose d'un délai de 5 ans à compter du partage successoral pour intenter cette action en justice. S'il obtient gain de cause, le tribunal condamnera les cohéritiers à lui verser une indemnité compensatrice.
L'action en réduction pour atteinte à la réserve héréditaire
Si la sous-évaluation du bien immobilier vendu porte atteinte à la part réservataire d'un héritier, celui-ci peut agir en réduction pour obtenir sa part légale de l'héritage. C'est un recours juridique permettant à un héritier réservataire de demander la réduction des libéralités (donations, legs) consenties par le défunt lorsqu'elles portent atteinte à sa réserve héréditaire.
L'action en rapport pour recel successoral
Si la sous-évaluation résulte d'une manœuvre frauduleuse visant à dissimuler une partie de la valeur du bien, il s'agit d'un recel successoral. L'héritier spolié peut alors agir en rapport pour obtenir sa part réelle de la succession.
Pour faire valoir ses droits, l'héritier lésé doit démontrer que le prix de vente du bien était manifestement inférieur à sa valeur réelle au moment du décès ou de la vente. Pour cela, plusieurs éléments de preuve peuvent être produits :
Une expertise immobilière contradictoire réalisée par un professionnel
Des attestations d'agents immobiliers sur les prix pratiqués dans le secteur
Des actes de vente de biens similaires dans la même zone et sur la même période
Des documents administratifs (cadastre, PLU, permis de construire...) attestant du potentiel du bien
Plus les preuves seront solides et concordantes, plus il sera aisé de faire reconnaître la sous-évaluation par le juge et d'obtenir une indemnisation.

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Comment éviter les conflits liés à la sous-évaluation d'un bien immobilier héréditaire ?
Pour prévenir les litiges, mieux vaut s'entourer de professionnels compétents (notaire, expert immobilier...) lors de l'évaluation et de la vente d'un bien successoral. Cela permet de garantir une estimation objective et une transaction transparente.
Il est également possible d'insérer une clause de révision de prix dans l'acte de vente, prévoyant un ajustement automatique en cas d'évolution significative de la valeur du bien dans un certain délai.
Enfin, la communication et l'anticipation restent les meilleurs moyens d'éviter les conflits entre héritiers. N'hésitez pas à organiser des réunions de famille pour discuter ouvertement de la valorisation et du partage des biens successoraux avant leur cession.
Vente d'un bien immobilier sous-évalué dans la succession : ce qu'il faut retenir
Un bien immobilier sous-évalué dans une succession peut léser certains héritiers
Plusieurs recours existent pour rééquilibrer le partage : action en complément de part, en réduction ou en rapport pour recel
La sous-évaluation se prouve par une expertise immobilière, des actes de vente similaires, des documents administratifs...
Pour éviter les litiges : faire appel à des professionnels, insérer une clause de révision de prix, dialoguer en amont entre héritiers
Comment prouver la sous-évaluation d'un bien immobilier dans une succession ?