Le compromis de vente, étape clé d'une transaction immobilière
La signature du compromis de vente (ou promesse synallagmatique de vente), c’est une étape incontournable et surtout décisive dans tout projet de vente immobilière (maison, appartement ou terrain). Il s'agit d'un contrat préliminaire qui lie juridiquement le vendeur et l'acheteur, préalablement à la signature de l'acte de vente définitif chez le notaire.
Ce document revêt une importance particulière car il formalise noir sur blanc l’engagement et détaille les conditions et informations essentielles de la transaction. Décryptons ensemble les subtilités de ce contrat pour vous permettre de l'aborder en toute sérénité.
Qu'est-ce qu'un compromis de vente ?
Le compromis de vente est un avant-contrat synallagmatique qui constate l'accord ferme et définitif entre le vendeur et l'acquéreur sur les éléments fondamentaux de la vente du bien immobilier, à savoir :
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Le prix de cession et les modalités de règlement ;
La désignation exacte et détaillée du bien cédé ;
La date prévisionnelle de signature de l'acte authentique de vente ;
Les éventuelles conditions suspensives.
Bien que le compromis de vente ait une valeur juridique forte en engageant les parties, il reste une étape préparatoire à la vente proprement dite qui sera définitivement conclue lors de la signature de l'acte authentique. Tous les éléments regroupés le sont justement pour aider à la préparation de la vente définitive et à la mutation (changement de propriétaire) qui se fera devant notaire.
L’engagement avec le compromis de vente
Comme le stipule l'article 1589 du Code civil, "le compromis de vente vaut vente". Cela signifie qu'une fois le compromis régularisé, les parties sont définitivement engagées. Impossible de revenir en arrière dans les précédentes étapes de la vente d'un logement.
En tant que vendeur, vous ne pouvez plus vous rétracter et êtes tenus de vendre. Quant à l'acheteur, il ne peut plus renoncer à acquérir, sauf dans certains cas spécifiques, notamment s'il a assorti le compromis de conditions suspensives (obtention de son financement bancaire par exemple).
Les mentions incontournables dans le compromis de vente
Le compromis de vente est un acte "sur-mesure", spécialement adapté à la vente en question. Plusieurs mentions obligatoires doivent y figurer sous peine de nullité :
L'identité précise et les coordonnées des parties (noms, domiciles, professions, situations matrimoniales, régimes matrimoniaux, PACS, etc.)
La description exhaustive du bien vendu (adresse, superficie selon la loi Carrez, nombre de pièces, dépendances, numéro de lot de copropriété, etc.)
Le prix de vente exprimé clairement en chiffres et en lettres
Les modalités de paiement du prix (montant de l'éventuel dépôt de garantie, clause de garantie de passif ou de séquestre, etc.)
La date prévisionnelle de réitération par acte notarié
Les conditions suspensives (obtention du prêt, absence de servitude, purge du droit de préemption urbain, etc.).
Afin d'éviter toute ambiguïté ou difficultés ultérieures, le compromis doit être le plus complet possible. N'oubliez jamais que chaque clause compte et peut avoir son importance.
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La signature du compromis étape par étape
La signature du compromis de vente est un moment fort qui se déroule le plus souvent dans les locaux de l'agence immobilière (si la vente a été réalisée via un agent), parfois dans l'office notarial. La présence physique de toutes les parties est en principe requise. Si l'une d'elles ne peut être présente, elle peut se faire représenter par une personne munie d'une procuration dûment signée.
Quelques étapes clés sont à respecter :
Relisez soigneusement l'intégralité du compromis avant de signer. C'est le moment de poser toutes vos questions sur les clauses et termes du contrat. Votre agent immobilier est là pour vous éclairer et vous conseiller au mieux. N'ayez pas peur de demander des explications.
Assurez-vous que les conditions de la vente correspondent bien à celles négociées (prix, date de la vente, conditions suspensives...).
Veillez à la complétude du dossier, notamment la présence des diagnostics obligatoires.
Si des documents manquent, ils devront vous être remis dans les meilleurs délais.
Le compromis est établi en au moins deux exemplaires originaux (un pour le vendeur, un pour l'acheteur). D'autres exemplaires peuvent être prévus pour le notaire et/ou l'agence immobilière. Chaque page doit être paraphée et la dernière signée par les deux parties.
Les pièces à joindre impérativement au compromis
Certains documents sont indispensables et doivent obligatoirement être annexés au compromis de vente :
Les diagnostics techniques : diagnostic de performance énergétique (DPE), constat de risque d'exposition au plomb (CREP), état de l'installation intérieure d'électricité et de gaz, état mentionnant la présence ou l'absence de matériaux contenant de l'amiante, état parasitaire (termites), état des risques et pollutions, diagnostic assainissement.
Les documents d'urbanisme : note d'urbanisme, plan cadastral, règlement de copropriété, état descriptif de division, procès-verbaux des trois dernières assemblées générales de copropriété, carnet d'entretien de l'immeuble.
L'état hypothécaire du bien afin de prouver la liberté hypothécaire du bien, c'est-à-dire qu'il n'est pas gagé.
Le défaut de fourniture de ces pièces peut retarder la vente et allonger le délai de rétractation de l'acquéreur. En effet, celui-ci ne commencera à courir qu'à compter de la remise effective de ces documents.
Focus sur le délai de rétractation du compromis de vente
Lorsque l'acquéreur est un particulier, la loi lui accorde un délai légal de rétractation (ou de réflexion) de 10 jours calendaires après la signature du compromis. Pendant ce laps de temps, il peut revenir sur son engagement sans avoir à motiver sa décision, ni à verser une quelconque indemnité au vendeur.
Pour se rétracter valablement, l'acheteur doit adresser au vendeur une lettre recommandée avec accusé de réception l'informant sans ambiguïté de sa volonté de renoncer à l'acquisition. Le délai de 10 jours commence à courir le lendemain du jour de la première présentation de cette lettre par les services postaux. Tout le formalisme relatif à la rétractation est d'ordre public.
Attention, ce droit de rétractation ne s'applique que dans certains cas. Il est exclu pour les compromis portant par exemple sur l'achat d'un terrain nu à bâtir, d'un local à usage commercial ou professionnel ou pour tout achat réalisé par une société civile ou commerciale.
Kadran
Pour résumer !
Le compromis de vente est le contrat préalable à la vente qui lie définitivement les parties. Il doit contenir un certain nombre de mentions obligatoires et être le plus exhaustif possible.
La signature se fait en présence de toutes les parties chez l'agent immobilier ou le notaire.
Plusieurs pièces doivent impérativement être annexées au compromis : diagnostics, documents d'urbanisme, état hypothécaire.
Lorsque l'acquéreur est un particulier, il dispose d'un délai de 10 jours calendaires pour exercer son droit de rétractation.