Comment vendre une maison construite sur un terrain agricole ?
Pour vendre une maison sur zone agricole, l'obtention d'un changement de destination est indispensable, à moins qu'elle ne bénéficie d'une dérogation très encadrée.
Voici comment vendre un terrain agricole avec une maison construite, avec les règles d'urbanisme à respecter et les étapes de la procédure à suivre.
Le changement de destination pour vendre une maison sur un terrain agricole
Le code de l'urbanisme prévoit la possibilité de transformer un bâtiment agricole existant en logement via un changement de destination.
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Pour cela, il faut que cette possibilité ait été expressément autorisée dans le règlement du PLU lors de son élaboration ou d'une révision, une question qu'il est nécessaire de se poser dès les prémisses du projet de vente.
Les conditions pour autoriser le changement de destination
La collectivité ne peut permettre ce changement de destination que si plusieurs critères sont réunis.
Tout d'abord, le bâtiment agricole doit avoir perdu son utilité pour l'exploitation. Il doit également présenter un intérêt architectural ou patrimonial certain (belle grange en pierre, corps de ferme typique de la région, etc.). Sa localisation et sa desserte par les réseaux (eau, électricité, voirie) doivent permettre sa transformation en logement sans nécessiter des aménagements trop lourds et coûteux de la parcelle constructible.
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La procédure d'autorisation
Si le bâtiment remplit les conditions fixées par le PLU, son changement de destination doit alors faire l'objet d'une autorisation de la mairie, après avis conforme de la Commission Départementale de Préservation des Espaces Naturels, Agricoles et Forestiers (CDPENAF). Cette instance vérifie notamment que le projet ne compromet pas l'activité agricole ou la qualité paysagère du site.
Le dépôt des autorisations de travaux
Une fois le changement de destination acté, le propriétaire doit déposer un dossier de demande de déclaration préalable de travaux ou un permis de construire selon la nature et l'ampleur du projet. On le voit, vendre un terrain agricole avec une maison nécessite un vrai formalisme avec des déclarations incontournables.
Les limites liées au PLU
Ces autorisations ne seront délivrées que si les travaux envisagés respectent les règles fixées par le PLU pour l'évolution du bâti en zone agricole (aspect extérieur, surface de plancher maximale, etc.).
Les rares exceptions permettant de déroger au principe d'inconstructibilité des zones agricoles
En dehors des changements de destination, les nouvelles constructions à usage d'habitation restent très encadrées et limitées en zone agricole.
Les principales dérogations prévues par le code de l'urbanisme sont les suivantes :
Les bâtiments nécessaires à l'exploitation agricole (hangars, granges, serres, locaux de transformation, bureaux, etc.). Leur édification est autorisée de droit dès lors qu'ils sont directement liés et nécessaires au fonctionnement de l'exploitation.
Les ouvrages techniques et constructions nécessaires à des équipements collectifs (château d'eau, station d'épuration, éoliennes...). Leur implantation en zone agricole est possible s'il est démontré qu'elle ne peut être envisagée ailleurs.
L'adaptation, la réfection et l'extension limitée des habitations existantes. Le règlement du PLU fixe les conditions de hauteur, d'emprise au sol et de densité permettant d'assurer leur insertion dans l'environnement.
La reconstruction à l'identique d'un bâtiment régulièrement édifié, détruit ou démoli depuis moins de dix ans (sauf si un plan de prévention des risques naturels prévisibles en dispose autrement).
Ces dérogations étant d'interprétation stricte, il n'est pas possible d'obtenir un permis de construire pour édifier une maison neuve sans lien avec l'agriculture sur un terrain situé en zone agricole.
Certaines communes rurales confrontées à une déprise agricole et démographique ont néanmoins la possibilité d'assouplir ponctuellement le principe d'inconstructibilité des zones naturelles et agricoles.
Elles peuvent délimiter dans leur PLU des Secteurs de Taille Et de Capacité d'Accueil Limitées (STECAL) au sein desquels l'édification de nouveaux logements est autorisée de manière très encadrée. Le code de l'urbanisme limite cependant le recours aux STECAL afin d'éviter le mitage des espaces agricoles et naturels.
En résumé, la vente d'une maison sur un terrain agricole est possible mais reste très encadrée comme le montre le tableau récapitulatif ci-dessous.
Si vous avez la chance de posséder une habitation en zone agricole avec un beau potentiel, plusieurs leviers sont à activer pour valoriser votre bien immobilier.
Vous pouvez réaliser des travaux de rénovation et de mise aux normes (isolation, chauffage, électricité, assainissement, etc.) pour améliorer les performances énergétiques et le confort du logement. Des aménagements qualitatifs permettront de dégager une plus-value lors de la vente : création d'une suite parentale, aménagement des combles, ouverture des pièces de vie sur l'extérieur...
Si le règlement du PLU l'autorise, l'extension limitée de la maison (20 à 30 % généralement) est également un bon moyen d'augmenter sa surface habitable et donc sa valeur. De même, l'édification d'annexes (abri de jardin, garage, véranda, piscine...) dans la limite de ce que permet le PLU contribuera à rendre le bien plus attractif pour de futurs acheteurs.
L'atout charme d'une maison nichée dans un écrin de verdure, loin des nuisances urbaines, mérite aussi d'être mis en avant. Un beau jardin paysager bien entretenu, une terrasse en bois, un potager ou un verger sont autant d'arguments séduisants pour les acquéreurs en quête d'authenticité et de nature.
Enfin, si votre maison dispose d'un cachet architectural indéniable (pierre apparente, poutres, tommettes...), une rénovation respectueuse du bâti ancien permettra de préserver et sublimer le caractère du lieu. Les maisons de caractère sont très prisées et ont en général une bonne cote sur le marché immobilier.
Au moment de mettre en vente votre maison, n'hésitez pas à solliciter les conseils d'un professionnel de l'immobilier (agent, notaire) qui connaît bien le secteur et ses spécificités. Il saura estimer au mieux la valeur de votre bien et le commercialiser de manière optimale auprès des acheteurs potentiels.
Pour résumer !
Réaliser des travaux de rénovation et de mise aux normes pour améliorer le confort et les performances énergétiques.
Si le PLU le permet, envisager une extension limitée de la maison ou l'ajout d'annexes (garage, piscine, etc.).
Mettre en valeur les atouts du cadre champêtre (grand terrain, jardin paysager, caractère ancien préservé, etc.).
Faire estimer le bien par un professionnel de l'immobilier connaissant bien le marché local.
Comment valoriser une maison située sur un terrain agricole ?