Peut-on vendre un terrain agricole sans passer par la SAFER et échapper à son droit de préemption ?

La SAFER dispose d'un droit de préemption qui lui permet d'acquérir en priorité tout terrain agricole mis en vente. Nombreux sont les propriétaires à vouloir vendre un terrain agricole sans passer par cet organisme. En France, il est interdit de vendre sans notification à la Safer pour les biens en zones agricoles ou naturelles. Si vous procédez à un acte de vente sans informer la Safer, celle-ci peut demander l’annulation de la vente rétroactivement. Vendre sans passer par la Safer expose donc à des risques juridiques importants.

Il existe quelques exceptions permettant de contourner ce droit de préemption lors de la vente d'un terrain agricole. C'est notamment le cas en cas de partage des biens suite à une succession ou encore de terrain loué.  Certains montages pour écarter la Safer légalement peuvent être mis en place, comme la signature d’un bail rural à long terme avant la vente, qui limite le droit de préemption. Passer par une agence immobilière ne supprime pas l'obligation d’informer la Safer et peut compliquer la vente si les règles ne sont pas respectées.

Par Damien M.

5 min de lecture

12 novembre 2024

Les exceptions au droit de préemption de la SAFER pour la vente d’un terrain agricole

Voici les cas pouvant vous permettre d'échapper au droit de préemption de la SAFER sur votre terrain agricole.

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Quand l’acheteur loue le terrain agricole

L'agriculteur qui loue le terrain agricole qu'il souhaite acheter dispose d’un droit de préemption prioritaire. Pour qu'il soit applicable, il doit remplir deux conditions :

  • Exploiter les terres depuis au moins 3 ans

  • Obtenir l'autorisation d'exploiter délivrée par l'autorité administrative compétente

Si ces conditions sont remplies, le propriétaire peut lui vendre directement son terrain sans que la SAFER ne puisse intervenir. Cela permet au fermier d'agrandir son exploitation et de s'installer durablement.

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La vente d’un terrain à un proche ou dans le cadre d'un partage

La vente à un proche parent ou dans le cadre d'un partage d'indivision constitue une autre exception au droit de préemption de la SAFER. Dans ce cas, le propriétaire peut vendre son terrain à un membre de sa famille ou à un co-indivisaire sans que la SAFER ne puisse s'y opposer.

Cela permet de faciliter la transmission du patrimoine foncier au sein de la famille ou de régler plus simplement les situations d'indivision. Cependant, il faut veiller à bien respecter les formalités légales pour que la vente soit valable.

Les biens mixtes et le droit de préemption de la SAFER

Lorsque le bien comprend à la fois des terres agricoles et d'autres types de biens (bâtiments, terrains constructibles, etc.), la SAFER ne peut pas préempter l'ensemble du bien. Le propriétaire peut alors le vendre sans passer par elle, à condition de bien séparer les différents éléments du bien. Voici comment calculer la valeur d'un terrain selon ses parcelles et ses critères de constructibilité.

Par exemple, si un terrain comprend une partie agricole et une partie constructible, le propriétaire pourra vendre la partie constructible sans que la SAFER ne puisse intervenir. Cela peut être une solution intéressante pour valoriser au mieux son patrimoine foncier.


Les risques à éviter quand on vend un terrain sans la SAFER

Nombreux sont les propriétaires d'un terrain agricole à vouloir vendre leur terrain via un agent immobilier seul. Cependant, il faut être vigilant car la SAFER peut tout de même remettre en cause certaines transactions si elle estime que le but était de contourner son droit de préemption.

Le risque de bail fictif pour vendre un terrain agricole

Par exemple, si le bail et le compromis de vente ont été signés concomitamment, la SAFER pourra considérer que le bail n'est pas opposable et exercer son droit de préemption. Il est donc recommandé d'attendre au moins 3 ans avant de vendre à un fermier en place.

De même, si les circonstances de la transaction révèlent la volonté des parties de faire échec au droit de préemption de la SAFER, celle-ci pourra également remettre en cause la vente.

Le risque de montage juridique

La SAFER est également attentive aux montages juridiques qui visent à contourner son droit de préemption. Par exemple, si la vente est réalisée à un proche parent dans des conditions très avantageuses, la SAFER pourra considérer qu'il s'agit d'une donation déguisée. Elle peut alors exercer son droit de préemption.

Il est donc important de bien justifier la vente et de respecter les conditions légales, sous peine de voir la SAFER remettre en cause la transaction.

Sécuriser la vente avec l'accompagnement de la SAFER

Malgré ces exceptions, la solution la plus sûre reste généralement de passer par la SAFER pour sécuriser la vente d'un terrain agricole. En effet, la SAFER dispose d'une expertise et d'un réseau qui peuvent être précieux pour le propriétaire.

La SAFER est également attentive aux montages juridiques qui visent à contourner son droit de préemption. Par exemple, si la vente est réalisée à un proche parent dans des conditions très avantageuses, la SAFER pourra considérer qu'il s'agit d'une donation déguisée. Elle peut alors exercer son droit de préemption.

Il est donc important de bien justifier la vente et de respecter les conditions légales, sous peine de voir la SAFER remettre en cause la transaction.

Le rôle de la SAFER dans la vente d’un terrain agricole

Lorsqu'un propriétaire souhaite vendre son terrain agricole, il doit en informer la SAFER par l'intermédiaire de son notaire. La SAFER va alors examiner le projet de vente et peut, si elle le juge nécessaire, exercer son droit de préemption.

Si tel est le cas, elle fera une offre d'achat au propriétaire dans un délai de 2 mois. Le propriétaire aura alors le choix entre accepter cette offre, retirer son bien de la vente ou demander une révision du prix au tribunal.

Quels sont les avantages de passer par la SAFER ?

Même si cela peut sembler contraignant, passer par la SAFER présente plusieurs avantages pour le propriétaire :

  • Protection des terres. En tant que service public, la Safer a pour mission de préserver les terres agricoles et de les allouer à des projets durables, garantissant ainsi leur utilisation pour l’intérêt général.

  • Accès à des acheteurs qualifiés. La Safer aide à trouver des acheteurs ayant un projet agricole ou environnemental, ce qui peut faciliter la vente pour des propriétaires souhaitant favoriser l’agriculture locale ou la biodiversité.

  • Exonération partielle des droits de mutation. Dans certains cas, les ventes effectuées par l’intermédiaire de la Safer peuvent bénéficier d’une exonération des droits de mutation, réduisant ainsi les coûts pour le vendeur et l’acheteur.

  • Accompagnement dans la transaction. En passant par la Safer, vous bénéficiez de l’aide de conseillers spécialisés qui assurent une transaction fluide et conforme aux réglementations, notamment pour éviter les problèmes liés au droit de préemption. Elle dispose d'une bonne connaissance du marché foncier local et peut l'aider à fixer un prix de vente juste.

De plus, en passant par la SAFER, le propriétaire s'assure de la régularité de la transaction et évite les risques de contentieux ultérieurs.

Quelles sont les conséquences de ne pas passer par la Safer ?

Lorsque vous souhaitez vendre votre terrain en zone rurale ou agricole, ne pas notifier la Safer (Société d'aménagement foncier et d'établissement rural) peut avoir plusieurs conséquences importantes :

  1. Risque de préemption. Si vous ne passez pas par la Safer et ne lui notifiez pas la vente, celle-ci peut exercer son droit de préemption de manière rétroactive si elle découvre la transaction. La Safer peut, dans un délai de six mois à compter de la publication de l'acte de vente ou, à défaut, à partir du jour où l'acte lui est connu, demander au tribunal judiciaire l'annulation de la vente ou se substituer à l'acquéreur initial. Cela signifie qu'elle peut exiger l'annulation de la vente et l'acquérir à la place de l'acheteur initial, ce qui peut entraîner de graves complications pour le vendeur et l’acheteur.

  2. Retard dans la vente. Ne pas passer par la Safer ou ne pas respecter les délais de notification peut entraîner des retards dans le processus de vente. Les délais de préemption de la Safer peuvent ralentir la finalisation de la transaction, parfois de plusieurs semaines ou mois, en fonction des procédures.

  3. Conséquences légales et financières. La vente peut être annulée si elle a eu lieu sans respecter le droit de préemption de la Safer. Dans certains cas, le vendeur peut être contraint de rembourser les sommes perçues et de reprendre la procédure de vente correctement.

  4. Manque de conseil foncier. Passer par la Safer permet de bénéficier de l’expertise d’un conseiller foncier qui aide à estimer le bien et à cibler les acheteurs potentiels. Le conseiller peut proposer des solutions pour améliorer la vente, par exemple en attirant des projets agricoles ou en facilitant les aménagements nécessaires.

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Vendre un terrain agricole sans passer par la SAFER : ce qu'il faut retenir

Il est possible de vendre un terrain agricole sans passer par la SAFER dans 3 cas :

  • Si l'acheteur est un fermier en place depuis au moins 3 ans,

  • S'il s'agit d'une vente à un proche parent ou un indivisaire,

  • Si le bien comprend à la fois des terres agricoles et d'autres types de biens.

Mais il faut être vigilant car la SAFER peut remettre en cause la transaction si elle estime qu'il y a eu volonté de contourner son droit de préemption.

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