L'annulation du compromis de vente

En tant que vendeur, vous ne disposez pas d'un droit de rétractation après la signature du compromis de vente et votre marge de manœuvre pour annuler la vente est très limitée.

Seuls un accord amiable avec l'acquéreur, un cas de situation de force majeure ou la non-réalisation d'une condition suspensive de l'avant-contrat vous permettent une annulation du compromis de vente sans risquer de lourdes conséquences financières. Autrement, le risque est de devoir rembourser les frais à l'acheteur (indemnités, pénalités), voire d'être condamné à l'exécution forcée de la vente. 

Par Damien M.

6 min de lecture

24 juillet 2024

Le compromis de vente, un engagement ferme

En immobilier, lorsque vous signez un compromis de vente ou une promesse, que ce soit par acte sous seing privé ou acte authentique devant notaire, vous vous engagez de manière ferme et définitive à vendre votre bien aux conditions fixées dans le contrat (prix d'achat, date de la vente, clauses suspensives, etc.).

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Contrairement à l'acquéreur qui dispose d'un délai légal de rétractation de 10 jours, vous ne bénéficiez pas en tant que vendeur de ce droit de vous rétracter sans motif et sans frais. La rétractation du compromis de vente est pour vous plus complexe à actionner. 

Ainsi, une fois le compromis signé et le délai de rétractation de l'acquéreur passé, vous avez l'obligation de vendre votre logement si l'acquéreur le souhaite. Le compromis vous lie juridiquement. 

Un délai moyen de 3 mois s'écoule en général entre la signature du compromis et celle de l'acte de vente définitif. Ce temps est nécessaire pour réunir tous les documents et que les éventuelles conditions suspensives soient levées. Mais, avez-vous tout de même des solutions pour annuler ce compromis ?

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Les possibilités d'annulation du compromis par le vendeur

En dehors d'un commun accord avec l'acquéreur pour annuler la vente, vos possibilités de vous rétracter en tant que vendeur sont très limitées. 

Une rétractation à l'amiable avec l'acquéreur

Si pour une raison ou une autre (remords, nouvelle opportunité, problème familial) vous ne souhaitez plus vendre, vous pouvez toujours aborder le sujet avec l'acquéreur et lui proposer d'annuler le compromis à l'amiable. 

Rien ne l'oblige à accepter, mais il peut se montrer compréhensif, surtout si ses projets ont aussi évolué. Vous devrez alors vous accorder sur les conditions (remboursement des sommes versées, prise en charge des frais engagés, etc.) 

Une résiliation pour non-réalisation d'une condition suspensive

La résiliation du compromis est également possible si une ou plusieurs conditions suspensives prévues au contrat ne sont pas réalisées dans les délais. 

Les clauses suspensives les plus classiques sont celles prévoyant l'obtention d'un prêt par l'acquéreur, l'absence de servitudes, la vente de son logement actuel ou encore l'obtention d'un permis de construire. Leur non-réalisation dans le temps imparti entraîne la caducité de la vente. 

Une résiliation judiciaire pour manquement de l'acquéreur

Si l'acquéreur ne respecte pas ses engagements ou obligations, vous pouvez saisir la justice pour faire annuler le compromis. Ce sera le cas s'il ne se présente pas chez le notaire le jour de la signature de l'acte authentique. 

Le notaire dressera alors un procès-verbal constatant sa carence et vous serez libéré de votre engagement de vendre. Vous pourrez aussi demander des dommages et intérêts.

Les conséquences d'une annulation pour le vendeur

Hormis le cas où la résiliation du compromis résulte d'un cas de force majeure ou de la non-réalisation d'une condition suspensive, l'annulation aura des conséquences - souvent financières - pour vous en tant que vendeur. Si vous êtes défaillant, il faudra alors en assumer les conséquences. 

  • Vous devrez rembourser les sommes versées par l'acquéreur (dépôt de garantie, frais d'agence, etc.). 

  • S'il y a une clause pénale au compromis, vous aurez à payer le montant prévu (en général 5 à 10 % du prix). 

  • En l'absence de clause pénale, l'acquéreur pourra saisir la justice pour obtenir des dommages et intérêts en réparation de son préjudice. 

Sachez que l'acheteur peut exiger l'exécution forcée de la vente, c'est-à-dire vous contraindre judiciairement à lui vendre le bien. Avec en prime une indemnisation de son préjudice. 

Pour éviter ces désagréments, mieux vaut donc être certain de votre décision avant de vous engager ! L’annulation d'un compromis de vente n'a rien de simple. Et si un doute ou un imprévu survient, il est toujours préférable de privilégier le dialogue et la solution amiable avec l'acquéreur.

J.B., Kadran


Pour résumer

  • En signant un compromis, le vendeur s'engage de façon ferme et définitive et n'a pas de délai de rétractation. 

  • L'annulation n'est possible pour le vendeur qu'avec l'accord de l'acquéreur, en cas de force majeure ou de non-réalisation des conditions suspensives. 

  • Une résiliation abusive expose le vendeur à des sanctions financières : remboursement des frais, clause pénale, dommages et intérêts. 

  • En cas de litige, l'acquéreur peut même obtenir en justice l'exécution forcée de la vente. 

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