Peut-on vendre sa maison à perte ?

En tant que vendeur, vous pouvez vendre votre maison à perte. Cela comporte néanmoins certains risques qu'il est important de connaître. En effet, lorsque le prix de vente d'un bien est inférieur à son prix d'acquisition, on parle de "vente à perte".

Cette situation peut se produire pour diverses raisons, comme une baisse du marché immobilier ou des travaux importants à réaliser qui poussent l’acquéreur à négocier sévèrement le prix net vendeur initial. Même si la vente à perte est envisageable, elle n'est pas sans conséquences. Faut-il donc vendre sa maison malgré sa baisse de valeur ?

Par Damien M.

4 min de lecture

24 juillet 2024

Vendre sa maison à perte : le remboursement du prêt immobilier

Lorsqu'un bien immobilier est vendu, le produit de la revente doit être intégralement affecté au remboursement du prêt immobilier en cours. Cela signifie que l'intégralité du montant de la vente sera utilisée pour rembourser le solde restant dû à la banque. 

Cependant, si le montant de la vente ne couvre pas l'intégralité du crédit, le propriétaire reste redevable du capital restant dû envers la banque. Celle-ci pourra alors lui réclamer le paiement de cette différence, soit par le biais d'un nouveau prêt, soit par le versement d'un montant forfaitaire au moment de ladite vente. Des frais non négligeables ! 

Cette situation peut être particulièrement difficile pour le propriétaire, qui doit alors assumer le paiement d'un logement qu'il ne possède plus. Il est donc crucial de bien anticiper les conséquences financières d'une vente à perte et de négocier les modalités de remboursement avec sa banque. 

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Vendre sa maison à perte : les risques fiscaux

En plus des conséquences financières, la vente à perte d'un bien immobilier peut également attirer l'attention de l'administration fiscale. En effet, celle-ci peut considérer que la différence entre le prix de vente et le prix d'achat constitue une donation déguisée. 

Dans ce cas, le propriétaire s'expose au paiement de droits de donation, qui peuvent représenter une somme importante. L'administration fiscale peut également procéder à un redressement judiciaire, notamment si le bien a été sous-évalué lors d'une succession. 

Pour éviter ces écueils, il est essentiel que le propriétaire informe clairement l'acquéreur du fait qu'il s'agit d'une vente à perte et qu'il respecte scrupuleusement les formalités légales. Il peut également être judicieux de se faire conseiller par un professionnel, comme un notaire ou un avocat, afin de sécuriser la transaction.

J.B., Kadran

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Les alternatives à la vente à perte

Bien que la vente à perte soit possible, il existe d'autres solutions pour le propriétaire confronté à cette situation délicate. Voici quelques pistes à envisager. 

Le transfert de prêt

Si le propriétaire souhaite acquérir un nouveau bien immobilier, il peut envisager un transfert de prêt. Ce mécanisme permet d'intégrer le solde restant dû du prêt initial dans le nouveau financement, évitant ainsi le paiement de pénalités de remboursement anticipé. 

Cette solution présente l'avantage de permettre au propriétaire de conserver le même taux d'emprunt, tout en lissant le remboursement du solde sur la durée du nouveau prêt. Cependant, elle nécessite l'accord de la banque et peut être soumise à certaines conditions. 

La renégociation du prêt existant

Plutôt que de vendre à perte, le propriétaire peut également envisager de renégocier les termes de son prêt immobilier existant avec sa banque. Celle-ci peut accepter de rallonger la durée du remboursement ou de diminuer le montant des mensualités, afin d'alléger la charge financière. 

Cette option peut s'avérer intéressante si le propriétaire n'envisage pas d'acquérir un nouveau bien dans l'immédiat. Cela lui permet de conserver son logement tout en aménageant les conditions de remboursement de son crédit.

La recherche d'un acquéreur à l'amiable

Enfin, le propriétaire peut également tenter de trouver un acquéreur à l'amiable, en mettant en avant les atouts de son bien malgré la vente à perte. Il peut notamment insister sur les possibilités de rénovation ou de valorisation du bien, afin d'attirer des acheteurs potentiels. 

Cette solution permet de garder la main sur la transaction et de négocier directement avec l'acquéreur, sans passer par une agence immobilière. Cependant, elle nécessite du temps et des efforts de la part du propriétaire pour trouver le bon acheteur. 

Moins-value sur le bien : quelles conséquences pour les impôts ?

Il est important de noter que la moins-value réalisée lors de la vente n'est pas déductible des revenus imposables. Cela signifie que vous ne pourrez pas l'utiliser pour réduire votre imposition. 

Dans certains cas, l'administration pourrait même considérer que la vente à perte dissimule en réalité une donation, et réclamer des droits de donation sur la différence de prix. Il est donc essentiel de bien justifier les raisons de la moins-value auprès du fisc. C’est notamment le cas quand le bien est vendu en dessous de sa valeur par rapport à des biens équivalents sur le marché actuel. 


Pour résumer : 

  • Le produit de la vente à perte doit être intégralement affecté au remboursement du prêt immobilier en cours 

  • Le propriétaire reste redevable du solde restant dû envers la banque 

  • La vente à perte peut attirer l'attention de l'administration fiscale, qui peut considérer qu'il s'agit d'une donation déguisée 

  • Le propriétaire peut envisager des alternatives comme le transfert de prêt, la renégociation du prêt existant ou la recherche d'un acquéreur à l'amiable 

  • Il est essentiel de bien s'entourer et de respecter les formalités légales pour sécuriser la transaction 

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